Avec les succès des missions spatiales CoRoT et Kepler ainsi que des grands relevés depuis le sol, notre connaissance des systèmes étoile-exoplanète(s) a connu une révolution. Ainsi, plus de 2900 planètes ont maintenant été découvertes en orbite autours d'une grande diversité d'étoiles hôtes de masses et d'âges différents. De plus, les architectures orbitales de ces systèmes diffèrent fortement de celle de notre système solaire. Ainsi, de nombreux systèmes dits compacts présentent des orbites très proches de leur étoile.
Dans ce cadre, d'intenses interactions de marées (et magnétiques) entre l'étoile centrale et le cortège planétaire sont en action. Elles modifient les orbites des planètes et l'orientation des axes de rotation stellaires et planétaires. Ainsi, elles sont un acteur clé pour la circularisation des orbites et l'alignement et la synchronisation des spins dans le cas des systèmes stables ou pour la migration en spirale des planètes vers l'étoile centrale dans le cas des systèmes instables. En particulier, dans le cas des systèmes de courtes périodes tels que ceux qui seront explorés par CHEOPS, TESS et SPIRou, c'est la dissipation des ondes de marées excitées par le cortège planétaire dans l'étoile hôte qui dictent les temps caractéristiques de ces processus.
Dans cette contribution, j'effectuerai une revue des efforts effectués depuis quatre ans pour modéliser les marées stellaires et leur dissipation, en particulier dans les envelopes convectives des étoiles de faibles masses. Je montrerai comme cette dissipation, qui est fonction de la masse, de l'âge et de la rotation stellaire, a un fort impact sur l'évolution des systèmes planétaires compacts environnants. Enfin, je discuterai les perspectives à venir tels que la prise en compte simultanée des zones radiatives et convectives, leur rotation différentielle et leur magnétisme. Ces travaux accompagneront l'exploitation scientifique de CHEOPS, TESS et SPIRou et s'inscriront dans le cadre de la préparation de la mission PLATO.