La taille typique d'un disque protoplanétaire est de quelques centaines d'unités astronomiques (ua). Étant donné que la température décroit en fonction du rayon, des observations dans des longueurs d'onde du visible au centimétrique sont nécessaires pour en étudier toute l'extension. Les modèles théoriques suggèrent néanmoins que la formation des planètes a lieu plus probablement à l'intérieur d'un rayon de dix unités astronomiques. Ces régions internes chaudes du disque (à quelques centaines de Kelvin, tracés dans l'infrarouge de 1 à 20 μm), sont en effet les moins connues, en particulier en ce qui concerne leur contenu en gaz. Savoir si la quantité de gaz dans le disque interne est suffisante pour former des planètes géantes, connaître le contenu en eau dans la région de formation des planètes telluriques, ou déterminer si les disques ont des sillons dans le gaz dus à la présence de planètes géantes, sont des questions essentielles qui nécessitent une bonne compréhension du gaz chaud. De plus, des contraintes observationelles du gaz sont cruciales pour tester les modèles thermo-chimiques de structure des disques et faire le lien avec les simulations hydrodynamiques.
Dans le futur proche quatre spectrographes infrarouges (IR) vont jouer un rôle majeur pour l'étude de l'eau, de la chimie dans les régions internes des disques (champ magnétique et du processus d'accrétion/éjection dans les disques: SPIRou au CFHT (proche-IR, 2018), CRIRES+ au VLT (proche-IR, 2018), VISIR 2.0 au VLT (moyen-IR), et MIRI au JWST (moyen-IR, 2019). Dans cette présentation, je discuterai les opportunités que ces nouveaux spectrographes ouvrent pour l'étude des disques protoplanétaires et les synergies avec des instruments comme VLT/SPHERE, ALMA et NOEMA.